
Profil
Rémi Groussin
Né à Lille en 1987. Il vit et travaille à Toulouse.
Un maquillage couvre, d’un masque d’accidenté, le visage de Remi Groussin parcourant les salles du musée d’Art Moderne de Düsseldorf (Wercked). Ces fausses blessures, ce sang coagulé factice, sur une mine impassible, rend tragique une visite à travers l’art. De quel choc, de quelle meurtrissure, cette performance est-elle le nom ?
L’écho d’une autre forme de violence, d’un effroi, se fait entendre dans un amoncèlement de table de lanceurs de couteaux (Dr Rossiter). Nous imaginons des corps, contraints, attachés, aux yeux pleurant d’épouvante, retenant leurs souffles et priant que les lames n’atteignent leurs cœurs. Pourtant ces tables sont remisées, adossées au mur, pêles-mêles, inutilisées, or donc inoffensives. Malgré tout, si la mort s’en suivait, des stèles sont là pour honorer ces âmes (R.I.P.), dans la sobriété décorative de leur matériau de construction, des parpaings.
Nous étions pourtant prévenus : « Ne regardez surtout pas en bas vous allez avoir peur ». Mais aussi, « – oh ! – oh ! », « Hypnotic Dance, Fred Astair and Ginger Roger », « – on tourne dans 5 mn ! », « Paris, 2055 Two Days After ». Des phrases, des interjections, inscrites sur un ensemble de plaques de verres parfois teintées, souvent accidentées (Vost). Des accidents, toujours. Comme dans ces détériorations de pellicules de film (Exorde) : des rayures, des accros, des écorchures, sont projetés, rendant compte des traumatismes de son matériau.
Vient ensuite la mélancolie, celle des zoos vides où un certain « état naturel » et un « enrichissement animalier » sont laissés à l’abandon de toutes vies animales et humaines. Une pluie artificielle, lacrymale, perle ces images, triste d’un tel constat. Il n’y a pas non plus de singes acrobates dans cet environnement zoologique (ALZ-112) – fait d’objets de récupération ayant un fort impact écologique – servant d’espace de jeu et d’éducation pour ces animaux en captivité. Ainsi, parcourant cette installation, intégrée à celle-ci « la distance entre le singe et l’homme n’était pas plus grande que celle qui séparait l’homme de l’acteur » (Walter Benjamin).
Parcours
Exposition (sélection)
2017
Crystal Palace, Bordeaux
Rémi Groussin et Laurie Charles, Glassbox, Paris
2016
Slide Like an Egytian, Interface, Dijon
Mezzanine Sud, Les Abattoirs, Toulouse
Prestige, La Chapelle des Carmelites , Toulouse
2015
Lost angels, IME, Castres
2014
Ecran Total, Villa Beatrix enea, Anglet
Cuesta Verde, FIAT, Pavillon Blanc, Colomiers
Compendium, Galerie Second Jeudi, Bayonne
2012
Ce n’est qu’un au-revoir, Düsseldorf
Expositions collectives
2015
Les Bords Perdus, ISDAT, Toulouse
Bivouac, Pola, Bordeaux
2014
Re-former le monde visible, 116, Montreuil
Tootem II, Instants Chavirés, Montreuil
Drawing Now Vidéo, Espace Commines, Paris
White Star Line, Abattoirs, Toulouse
2013
Supervues, Hotel Burrhus, Vaison La Romaine
Drawing Room, salon du dessin, Montpellier
Drop Zone, La mobylette, Toulouse
Le spectaculaire aléatoire, Afiac, Fiac
2012
24, La Vitrine, Saint-Jean-port-joli, Québec
Meeting II, Lieu commun, Toulouse
Filmabend, cinéma BlackBox, Düsseldorf
Unfair Play, La malterie, Lille
Sport Factory, La gare saint Sauveur, Lille
North by North-West, Am Eyck, Dusseldorf
2010
Multiprise, # 18, texte C. Desbordes
Studies
2010 : DNSEP (félicitation du jury)
2009 : DNAP
Hochschule fur Bildende Kunste, Braunschweig
2005 : Ecole supérieure des Beaux Arts de Toulouse
Résidences
2014
IME, résidence en milieu hospitalier, Castres
Höherweg 271, Düsseldorf
Nekatoenea, Hendaye
2013
AFIAC, Le spectaculaire aléatoire, Fiac
2012
Est Nord Est, Québec
La Malterie, Lille
Kulturamt, Culture France, Düsseldorf
2011
Les Ateliers Asterides, Belle de Mai, Marseille
L’entreprise culturelle, La villa du Lavoir, Paris
Espace III, Croix Baragnon, Toulouse
2010
Printemps de septembre, PDF, Toulouse